top of page

FAMILLE, FILLE, FILS… VOUS ÊTES LES SENIORS DE DEMAIN !

Dernière mise à jour : 9 déc. 2022

Avez-vous une mère, un père ou un membre de votre famille qui a 60 ans, 70 ans ou 80 ans ? Un jour, ce sera votre tour.


 

Préretraités, retraités, seniors, personnes expérimentées, personnes âgées, 3ème âge ou 4ème âge : peu importe la dénomination accordée aux personnes de plus de 60 ans. Il y a plusieurs vieillesses et plusieurs manières de les vivre. Par contre, il importe de prendre conscience que vous serez un jour à leur place : que vous vous sentirez quelques fois seul(e)s, que vous aurez moins de contacts avec vos enfants, que vous aurez une relation parfois contraignante avec les autres, que vous aurez peut-être peur de la maladie ou de la mort, qu’il vous sera difficile d’exprimer vos émotions, que vous vous sentirez à certains moments incompris(e) ou que vous aimerez être plus épanoui(e) à votre âge.

Vous êtes peut-être jeune et en forme, vous êtes probablement heureux en amour et en amitiés, vos enfants grandissent tranquillement et vous habitez là où vous le souhaitez. Or, vos aînés ne sont pas tout le temps heureux, en paix, aimés, écoutés ou épanouis. Il leur manque peut-être quelque chose. Leur avez-vous demandé ? Les avez-vous écoutés ? Leur avez-vous parlé ? De quoi avez-vous parlé avec eux ? Il ne s’agit pas d’une problématique philosophique mais d’une prise de conscience de la réalité au quotidien.



Fille, fils, famille : tous les seniors de demain

RESPECTER L’ANCIENNETÉ, C’EST RESPECTER CE QUE VOUS VIVREZ


Indépendamment d’une question morale voire spirituelle, respecter ses aînés permet de prendre conscience du futur qui vous attend. Vraisemblablement, il se peut que vous preniez de l’âge et que vous connaissiez le même parcours qu’eux. Vos parents ne sont pas parfaits et ont vécu une vie plus ou moins stable, plus ou moins compliquée, plus ou moins heureuse. Il se peut que vous ne vous parliez plus ou que votre relation soit tendue. Vous vous placez de votre point de vue, certes.

Vous êtes-vous placé(e) de leur point de vue ? Quelle relation veulent-il avoir avec vous ? Quels échanges souhaitent-ils avoir avec vous ? Que souhaitent-ils recevoir de votre part ? L’intérêt n’est pas forcément de rentrer dans un dialogue des parties pour savoir qui a besoin de quoi ou quel objectif vous auriez à préserver une relation parent-enfant ou enfant-parent. Les choses qu’ils ont vécues, les événements qu’ils ont connus, les joies qu’ils ont appréciées, les tristesses auxquelles ils ont fait face ou les manques qu’ils ont dû affronter ; les rides, le manque d’entrain, les changements physiques, la baisse de libido, les maladies douloureuses, les difficultés à se mouvoir, le stress ou les angoisses ; le sentiment de solitude, d’abandon, de rejet, d’incompréhension ou de mélancolie ; l’éloignement avec les enfants, la distance physique ou morale des progénitures, le décalage économique et social ou la superficialité des dialogues entre générations. Tout ceci, vous avez de fortes chances de le vivre par ailleurs un jour.


Respecter l’ancienneté, c’est d’abord respecter son présent. En effet, écouter, comprendre, connaître ou savoir comment l’ancienneté fonctionne, ce dont elle a besoin, ce qu’elle manifeste, ce qu’elle exprime ou ce qu’elle ressent a d’intéressant qu’elle vous renvoie à votre image, à votre attitude, à votre conscience. Libre à chacun de se comporter comme bon lui semble et il n’est pas question de s’immiscer dans les tenants et aboutissants familiaux ; le fait est que vous êtes rempli(e) de pensées, de sentiments, d’émotions, tout comme vos aînés.


Respecter l’ancienneté, c’est ensuite comprendre son devenir. Or le futur est là, devant vous, à côté de vous. Cela ne sert à rien de fermer les yeux. Si ce n’est pas vous, il s’agit de votre mère, de votre père, de votre tante, de votre oncle, de votre voisin(e). Un jour aussi, vous serez à votre tour cette mère, ce père, cette tante, cet oncle, ce(tte) voisin(e). Et vous aimerez par-dessus tout que l’on respecte ce que vous êtes devenu(e).



PRENDRE SOIN DE VOS AÎNÉS, C’EST PRENDRE SOIN DE CE QUE VOUS SEREZ


Ce que vous allez vivre est une chose, ce que vous allez être en est une autre. Car si à 30 ans, 40 ans ou 50 ans vous êtes en pleine possession de vos capacités cognitives, physiques et intellectuelles, il se peut que cela ne dure pas éternellement.

Même s’ils n’expriment pas tout le temps la nécessité que vous preniez soin d’eux, vos aînés ont aussi envie que vous vous occupiez d’eux. Sans tomber dans le schéma cyclique du devoir de soin vis-à-vis de celle ou celui qui a pris soin de vous enfant, il en va de votre propre relation à l’esprit et au corps. Car vos aînés de 65 ans, 75 ans ou 85 ans ont une intellectualité et une sensibilité pareilles aux vôtres, parfois davantage, car plus marqués encore par les effets de la solitude. Les aînés sont actifs, vifs, bourrus, curieux, aimants, dynamiques, sensibles, caractériels, émotifs, etc. Tout autant de qualités et de défauts que vous. Prendre soin de leur santé physique est un besoin, prendre soin de leur santé mentale est une nécessité. L’une ne va pas sans l’autre. Briser la solitude est une quête qui concerne tout le monde, des plus âgés aux plus jeunes. Connaître la vie des parents dans leur jeunesse, avoir conscience de leurs rêves et de leurs regrets, mesurer leurs choix passés, comprendre leur histoire personnelle, concevoir leurs erreurs et leurs faux pas, écouter ce qu’ils ont à transmettre ou considérer leurs connaissances démontrent votre capacité à accepter votre passé, à apprécier votre chemin présent et à mieux comprendre la direction future que vous empruntez.



VOS AÎNÉS ONT (AUSSI) BESOIN D’ATTENTION, D’AFFECTION, D’ÉCOUTE, D’AMOUR


Avec le temps, il est assez commun de prendre de la distance avec ses aînés, sa mère, son père, sa famille. Il est également assez banal de rentrer si peu en contact avec un aîné, qu’il s’agisse d’une voisine, d’un inconnu dans l’immeuble ou d’une personne âgée au sein d’un établissement. Ce n’est pas tellement les occasions qui manquent.

Expériences, histoire, valeurs, connaissances ou savoir-faire sont autant d’apprentissages que peuvent vous transmettre vos aînés. Il arrive souvent qu’ils représentent - malgré eux - un esprit fatigué et un corps affaibli, une pente lente vers la maladie puis la mort. Or si les aînés font face à des représentations sociales négatives, au-delà du principe de réalité, c’est en partie la responsabilité des générations plus jeunes ; et lorsqu’il s’agit de jeunesse, il n’est pas question seulement de la tranche des 15-25 ans qui, par ailleurs, est souvent proche des grands-parents et impuissante à se projeter vers la vieillesse. Les trentenaires, quarantenaires ou cinquantenaires sont intimement liés à l’image qui est interprétée de leurs aînés. L’appréhension du fatalisme naturel, des maladies, des dépendances, de la solitude, de la perte d’autonomie ou de la mort sont des arguments venant alimenter la peur des descendances. D’où la nécessité de se confronter à ses aînés, à leur quotidien, à leurs besoins, à leurs demandes, à leurs manques, à leur joie, à leur questionnement.

Les seniors aussi aiment, se quittent, tombent amoureux, divorcent, font face aux douleurs, se questionnent sur leur avenir, se touchent, s’énervent, ont des idées, veulent changer leur vie. Les seniors sont pareils à vous, avec quelques années en plus.


La distance que vous pouvez instaurer, sans forcément en avoir conscience, n’est pas uniquement psychologique. Elle est également physique et émotionnelle. Vos parents ont probablement pris soin de vous, avec leurs qualités et leurs défauts, et ont plus ou moins bien fait les choses, selon vous. Il n’empêche que jusqu’à ce que vous deveniez adulte, vous vous preniez dans les bras, vous leur racontiez vos histoires, à l’un ou à l’autre, vous aviez une complicité, une affinité ou, en tout cas, une certaine proximité. Vous viviez ensemble et étiez (plus ou moins) proches.


Que s’est-il passé avec le temps ? Avez-vous continué à leur raconter votre vie ? Avez-vous continué à leur faire un bisou de temps en temps ou à les prendre dans les bras ? Leur avez-vous pris la main souvent ? Quel que soit leur âge aujourd’hui, votre mère et votre père ont aussi besoin d’être pris dans les bras, que leur main soit soutenue ou que leur peau ait un contact avec la vôtre.


Comme vous, ils ont besoin d’être considérés, stimulés, entourés, touchés, aimés.



PENSEZ À VOS AÎNÉS COMME VOUS PENSERIEZ À VOS ENFANTS


Vous avez 35 ans, 45 ans ou 50 ans et votre vie est (hyper) active : travail, enfants, couple, loisirs, logement, finance, vacances, maladies, disputes, sorties, etc. Elle n’est ni parfaite ni linéaire. Vous faites face aux pressions et aux imprévus.


Si vous avez des enfants de 5 ans, de 10 ans, de 15 ans ou autres, quel temps leur consacrez-vous ? Quel investissement faites-vous par rapport à vos enfants ? Quelle énergie déployez-vous pour eux ? L’idée n’est pas d’arrêter de les éduquer, de les aimer, de les soutenir ou de les écouter. Mais si vous consacriez ne serait-ce qu’un tiers de la même part de ce temps à vos aînés, que se passerait-il ? Auriez-vous vraiment moins de vie pour vous-même ? Votre vie serait-elle vraiment déséquilibrée ? Vous sentiriez-vous vraiment coupable ?


Les enfants sont un bon exemple pour vous d’implication incommensurable, d’amour sans limite, d’émotions indéfinis et de relations intenses. Il y a de fortes chances pour comparer ce que vous vivez avec ce que vos parents ont vécu avec vous. Si tel n’est pas le cas, dépasser la rancune et la rancœur qui persistent peut mettre en lumière votre souplesse émotionnelle et votre maturité psychologique. Toujours est-il que vous n’avez peut-être pas été toujours simple à élever ou à vivre.


La question est de savoir de quelle manière vous aimeriez que vos propres enfants vous considèrent à l’heure d’avoir 60 ans, 70 ans ou 80 ans. Aimeriez-vous qu’ils vous parlent, qu’ils vous respectent, qu’ils échangent avec vous, qu’ils vous prennent la main, qu’ils vous soutiennent, qu’ils rient avec vous, qu’ils vous écoutent ? Le futur de vos enfants est votre présent, le présent de vos aînés est votre futur.


Commentaires


bottom of page